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Les Hommes de
la Tourbe
Cet
homme a été découvert
en 1950, dans une tourbière exploitée comme combustible. Ce
moyen de chauffage existe depuis des lustres et la découverte
de cadavres dans la tourbe n’est pas rare. En deux siècles,
environ 150 corps ont été trouvés. On en retrouve de
l’Irlande à aux pays scandinaves en passant par
l’Allemagne. Plus de 700 corps ont pu être ainsi mis à jour !
A
mesure que l’on se déplace vers l’est, les morts sont
violentes. Les deux sexes sont représentés, parfois des très
jeunes filles. Les caractéristiques communes sont d’avoir été
soit pendu, soit égorgé ou encore frappé à la tête ou au coeur.
Peu sont habillés, on a néanmoins quelques vêtements, capes,
robes, objets en cuir et parfois des bijoux en ambre ou peigne
en os. L’absence de vêtement tient pour deux raisons, ces
peuplades s’habillaient peu malgré la rigueur des climats
observés dans ces régions et certains vêtements en fibres végétales
ont été détruits par l’action des tanins contenus dans la
tourbe.
L’eau
des tourbières est pauvre en oxygène mais riche en tanin et en
acides du sol, moyen de protection sûr contre la décomposition
bactérienne. A l’inverse de la peau, les os ont subis
l’action corrosive de ces acides responsables de la
momification naturelle de ces corps.
L’origine
de ces meurtres n’est pas sûre, mais on pense à des
sacrifices à la déesse de la fertilité, Nerthus dont les
composantes religieuses serait issues de religions du
Proche-Orient qui révérait Ishtar et Astarté. |
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Les
cérémonies avaient lieu au printemps. Après une procession où
la déesse était promenée en char, un servant,
vraisemblablement, était
sacrifié et jeté dans la tourbière. Ce lieu était choisi et
sacré à cause de l’existence de bosquets d’arbres dans des
régions dépourvues d’arbres. Un lien de cuir ou de chanvre
est parfois encore présent au cou des victimes. Il semble que
ce soit en lien avec la symbolique de la torsade, du torque
offert à la déesse. En effet, des torques étaient parfois jetés
dans les marais. En sacrifiant une victime à la déesse avec
une corde tressée, on reproduisait ce symbole. On retrouve une
représentation de la déesse Nerthus portant un torque sur le
chaudron de Gundestrup, dont une réplique existe au musée
celtique de Bibracte en Bourgogne.
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