Certaines religions l'interdirent, comme les Juifs et les Chrétiens (concile de
Nicée en 787). En Inde et au Tibet, les tatouages accompagnent les périodes difficiles de la
vie : puberté, maternité, maladie ainsi que le deuil. Pour les habitants de
Hawaï, le deuil était l’occasion d’un tatouage de points et de traits sur
la langue alliant en cela sévices corporels et tatouages.
Suivant les cultures, le tatouage est signe d'appartenance
aux castes supérieure comme chez les Celtes, les Romains, les Grecs, les
Thraces, les Scythes ou en Asie. Plus récemment, Nicolas II, certains membres
de la famille Windsor et d'autres, se sont fait tatouer lors de pèlerinages à
Jérusalem.
Le tatouage peut aussi être une marque d'infamie (galériens...).
Il peut aussi être un talisman du type de ceux portés par le peuple Karen lors
de sa lutte pour l’indépendance contre l’armée birmane, tatouage devant
arrêter les balles de l’adversaire. C’est aussi parfois une médecine,
comme chez les Berbères ou encore aux îles Samoa où l’on peut se faire
tatouer contre les rhumatismes. Même démarches en Afrique dans le traitement
d’affections oculaires ou de maux de tête ainsi que dans la protection contre
les morsures de chien ou de serpent et des risques de noyade. Les marins américains
se tatouaient contre la noyade, un coq sur un pied et un cochon sur l’autre.
Un Christ dans le dos évitait à ces derniers la flagellation, sachant
qu’aucun capitaine de vaisseau n’aurait oser fouetter l’image de Dieu. Si
l’on peut douter des résultats de telles pratiques, force est de constater
que l’on peut considérer le tatouage, fait dans de mauvaises conditions
d’asepsie comme l’ancêtre du vaccin !
Neufs fonctions ont pu être dégagées de l'utilisation du tatouage :
- symbole de la survivance dans l'au-delà,
- signe d'une origine
divine,
- référence au totem,
- symbole lié à une étape majeure (puberté,
mariage, fertilité...),
- appartenance à un clan, une tribu,
- signe du rang
social,
- nombre d'ennemis tués,
- deuil,
- amulette de protection.
Grâce à l'ethnologie, il est possible de
donner une symbolique aux couleurs employées, différentes de celles données
par l'ésotérisme médiéval occidental.
En Afrique, le noir est la
couleur de la maturité, c'est aussi la couleur de la chance comme les nuages
porteurs de pluie. Le blanc par contre est signe de l'avant-vie et de l'après-vie
:
le nouveau-né africain est clair de peau et la couleur du deuil est le blanc
kaolin. Le rouge se situe dans l'entre-deux : il représente une sorte de cuisson
par laquelle le trop blanc nouveau-né passe progressivement pour devenir noir
et adulte. Le rouge-ocre est spécialement la couleur de l'initiation, du
passage,
de l'exploit méritant. Quand les chefs présentent un visage peint d'un côte en
blanc et de l'autre en noir, ils représentent sans doute le pouvoir sur la
vie et l'accès aux secrets des ancêtres. Le blanc, couleur de mort et de lumière
lunaire, peut devenir sous l'influence de la symbolique solaire des nomades
sahariens le signe de la vie et de la pureté acquises dans les rites.
Chez
les indiens d'Amérique, c'est le rouge qui est la couleur de la maturité et
l'ocre chez les Zuñi, comme symbole du maïs à l'origine de
l'homme.